- CLIMAT PAS CETA. GREENPEACE ET LA CONFEDERATION PAYSANNE DENONCENT L'HYPOCRISIE DE DEPUTES LREM CONCERNANT LE CETA AVEC SON ACTION #CLIMATPAS CETA. ICI AU SIEGE DU DEPUTE LREM, STANISLAS GUERINI. FRANCE, PARIS, 17E. 23 JUILLET 2020.

Climat

CETA ou climat : il faut choisir !

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Pourquoi le CETA est-il un traité anti-climat ? Ce traité de libre-échange avec le Canada fait beaucoup parler de lui. Et pour cause, Emmanuel Macron le défend coûte que coûte, y compris devant la Convention citoyenne pour le climat qui demande l’abandon de cet accord commercial. Les prochains mois seront décisifs pour le CETA… et pour l’ambition de façade d’E. Macron sur le climat. Décryptage !

CETA : qu’est-ce que c’est ?

Le CETA - “Comprehensive Economic and Trade Agreement” ou “accord économique et commercial global” - est un traité visant à intensifier le commerce entre l’Union européenne et le Canada. Concrètement, le CETA permet de réduire les droits de douane et d’ajuster les normes entre les pays, en vue de créer une zone de libre-échange transatlantique où biens et services circuleraient sans contrainte. Il couvre de très nombreux secteurs : alimentation, agriculture, industrie, énergie, etc.

CETA et climat : le traité du pire

Le CETA est néfaste pour le climat. Le traité encourage les flux commerciaux : mécaniquement le transport de marchandises va donc augmenter, et avec lui les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, parmi les produits que le Canada exporte vers l’Europe, il y a l’un des pétroles les plus sales de la planète : les sables bitumineux. En parallèle du CETA, les importations européennes de ce "pétrole sale" ont bondi.

CETA : cherche véto climatique désespérément

Le CETA est aussi un traité qui augmente le pouvoir des multinationales : des tribunaux d’arbitrage privés permettent aux entreprises d’attaquer directement les États dont les législations environnementales seraient défavorables à leurs profits. En bref, une justice parallèle scandaleuse ! S’il a été question d’un “véto climatique”, il ne s’agit que d’une formule séduisante : le mécanisme retenu ne permet pas de bloquer directement la procédure de contentieux commercial des multinationales contre les États.

Le CETA, la cata pour le monde agricole

Le traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne est aussi une catastrophe pour le monde paysan. Le CETA va permettre l’arrivée en Europe et en France de produits issus de pratiques agricoles prohibées sur notre sol : du bœuf nourri aux farines animales, des antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance ou encore des pesticides interdits. Le CETA concentre ainsi tout ce qui ne va pas dans l’économie mondiale : toujours plus de produits importés du bout du monde et un nivellement par le bas des normes environnementales et sanitaires.

Pour aller plus loin : lire nos fiches d'analyse sur le CETA

Le CETA, symbole de l’hypocrisie d’Emmanuel Macron sur le climat

“Ne signons plus d’accords commerciaux avec les puissances qui ne respectent pas l’Accord de Paris” (ce qui est le cas du Canada) : voici l’engagement prononcé par E. Macron en 2018. Quelques mois plus tard, en juillet 2019, il soutient pourtant à bout de bras le CETA pour que les député·es LREM votent le texte.

La partie n’est pas perdue pour autant : le CETA doit encore être ratifié par le Sénat et, s’il est retoqué, repasser devant les député·es. Entre temps, c’est la Convention citoyenne pour le climat qui a demandé en juin 2020 l’abandon du CETA. Une demande à l’image de l’aspiration des Français·es : 82 % estime que la France doit s’opposer à tout accord de libre-échange avec des pays qui ne réduisent pas suffisamment leurs émissions de gaz à effet de serre. Mais la réponse d’E. Macron n’est pas à la hauteur : il veut “évaluer l’impact climatique du CETA”. Problème : le CETA a déjà fait l’objet d’un rapport d’expertise sans appel. L’accord brille par l’absence de prise en compte des enjeux climatiques. Emmanuel Macron et son gouvernement tentent ainsi de diluer les critiques citoyennes en jouant la montre, là où l’humanité et la biodiversité n’ont plus le temps. Le commerce international et la dérégulation des marchés accroissent le dérèglement climatique, qui nous expose à des périls potentiellement définitifs.

Mobilisation contre le CETA : elle continue !

Partout en France le 23 juillet 2020, des militant·es de Greenpeace France, Attac et de la Confédération paysanne ont recouvert les permanences des député·es ayant voté pour le CETA un an plus tôt jour pour jour, avec des affiches « CETA ou climat, vous avez (mal) choisi », « Hypocrite du climat ». Cette mobilisation vise à dénoncer leur choix pour le CETA plutôt que le climat, afin de demander aux sénateur·rices de retoquer le CETA, et aux député·es de revoir leur copie.

 

Le CETA sacrifie le climat au bénéfice de certains lobbys économiques. S’il est adopté, les multinationales deviendront plus puissantes que les États et imposeront leurs règles au détriment de l’environnement, mais aussi de la santé et des emplois. Continuons la mobilisation pour dire stop à la politique anti-climat d’Emmanuel Macron !

 

 

Photo : © Jérémie Jung