Une personne atteinte de myopathie appelle l’AFM-Téléthon à cesser de financer les expériences sur des animaux

Posté le par Marie J

Servane Barbot souffre de dystrophie musculaire des ceintures depuis près de 25 ans. Dans cette interview donnée pour PETA, elle dénonce publiquement la cruauté et l’inefficacité des tests sur les chiens pour la recherche censée guérir la myopathie, et elle appelle l’AFM-Téléthon à rediriger son soutien à la recherche sans animaux exclusivement.

Le bilan est accablant : des décennies de recherches sur cette maladie ne sont pas parvenues à donner le jour à un traitement capable de la faire reculer chez l’humain, tout en ayant causé la torture de milliers d’animaux, qui ont été privés de liberté, rendus malades et tués.

La myopathie regroupe un ensemble de maladies qui touchent les muscles. L’une des formes de myopathie est la dystrophie musculaire, caractérisée par une dégénérescence progressive des cellules musculaires. Il existe différents types de dystrophies musculaires, la plus commune étant la dystrophie musculaire de Duchenne. Il est déplorable que des humains souffrent de cette maladie douloureuse et dégénérative ; cependant ils ne bénéficient aucunement de la recherche sur les chiens, qui retarde les progrès médicaux car chaque espèce est différente et que les résultats se transposent mal d’une espèce à l’autre. Tous ces moyens, ce temps et cette énergie seraient mieux employés à financer des méthodes de test sans animaux et pertinentes pour les humains. 

L’agonie des chiens myopathes

En 2016, PETA a rendu publiques des images – confiées par l’association Animal Testing –révélant le calvaire vécu par les chiens qui subissent des tests financés par l’AFM-Téléthon au laboratoire de neurobiologie de l’École nationale vétérinaire d’Alfort.

On y voit de jeunes chiens reproduits spécifiquement pour qu’ils développent la dystrophie musculaire, une des formes de myopathie. Ils sont pris d’une dégradation musculaire handicapante, douloureuse et inéluctable, et ils ont des difficultés à marcher, à respirer et à déglutir. La vidéo montre notamment un chien dont la gueule est couverte de vomi et un autre qui bave car les muscles de sa mâchoire sont en train de lâcher. Certains chiens sont nourris au moyen d’un tube qui débouche dans leur estomac.

Les membres du personnel du laboratoire ont reconnu que certains chiens finissent par être complètement paralysés avant d’avoir atteint l’âge de 6 mois, et que la moitié d’entre eux meurent après une atroce agonie avant l’âge de 10 mois.

Un membre de l’équipe du laboratoire reconnaît que le fait de montrer la souffrance subie par ces chiens suffirait à faire perdre la sympathie et le soutien financier dont l’AFM Téléthon jouit auprès du grand public. Ils savent très bien qu’ils perdraient leurs financements si le public voyait l’état des chiens.

Aucune espèce animale n’est un modèle biologique fiable pour une autre

Les résultats de l’expérimentation animale ne sont pas transposables aux humains, ni d’une espèce animale à une autre. Il est important de souligner que la dystrophie musculaire chez le chien n’est pas analogue à celle qui touche l’humain. Par exemple, 20 à 30 % des chiots dystrophiques nouveau-nés meurent à cause d’un problème de diaphragme, chose que l’on ne constate pas chez les nouveau-nés humains. Les patients humains ne présentent pas de retard de croissance comme c’est le cas des chiens ; les chiens ne perdent pas toujours la capacité de marcher alors que c’est le cas des humains. Les anomalies neurocognitives observées chez les patients humains n’ont pas non plus été représentées de manière satisfaisante par les modèles canins.

Le niveau de souffrance et de détresse infligé aux chiens de l’École nationale vétérinaire d’Alfort est tel que l’on se demande pourquoi ces expériences se poursuivent, alors même qu’elles n’ont que très peu contribué au développement d’un traitement clinique. Le premier Téléthon date de 1987, et malgré les décennies d’expériences sur les chiens, des personnes continuent de souffrir de la dystrophie musculaire de Duchenne.

Heureusement, la biotechnologie moderne fait progresser rapidement la recherche, et des méthodes in vitro de pointe qui sont pertinentes pour l’humain sont utilisées pour améliorer et rationaliser le développement de traitements.

Par exemple, les scientifiques ont récemment utilisé une technologie sophistiquée pour restaurer la fonction de la protéine dystrophine dans des cellules humaines provenant de patients atteints de la dystrophie musculaire de Duchenne, une découverte qui pourrait permettre de traiter jusqu’à 60 % de la population atteinte de cette maladie. Les chercheurs trouvent des moyens de cultiver du tissu musculaire humain fonctionnel afin qu’il puisse être transplanté chez des patients malades pour restaurer la fonction musculaire ou être utilisé pour tester de nouveaux médicaments potentiels. En outre, les scientifiques ont récemment mis au point une « langue sur puce » qui utilise les cellules souches musculaires de patients atteints de la dystrophie musculaire pour recréer du tissu musculaire humain sur de minces dispositifs microfluidiques. Grâce à ce modèle, les scientifiques ont pu expliquer en partie pourquoi la régénération musculaire échoue chez ces patients et entraîne une profonde faiblesse musculaire.

Ces jeunes chiens ont besoin que vous agissiez

On essaie de nous faire croire que pour sauver des humains il faut sacrifier des animaux, mais c’est faux. Ces tests sont cruels et inefficaces.

Comme Servane Barbot, prenez la défense de ces chiens et contactez l’AFM-Téléthon en quelques clics pour leur demander de cesser de financer des expériences sur les animaux et de passer à une recherche moderne et éthique, donc sans animaux :